Les Liberating Structures nous permettent de facto d’avoir des séances de travail en ligne vraiment productives et satisfaisantes.
Une fois n’est pas coutume, je vais m’éloigner un peu de mon domaine de prédilection pour dire toute mon admiration aux femmes et aux hommes qui travaillent en entreprise de nos jours et qui font de leur mieux pour remplir leurs missions.
Mon métier m’offre la chance formidable de pouvoir observer mes contemporains dans diverses situations professionnelles. Passer d’une entreprise à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un secteur à l’autre au jour le jour permet de dégager parfois des tendances qu’il serait plus malaisé de voir lorsqu’on y reste plongé. En l’occurrence, il ne surprendra personne que l’open space gagne du terrain dans toutes les entreprises au point que c’est quasiment devenu une norme aujourd’hui.
Je comprends sans peine l’argument premier, financier, de la réduction des mètres carrés et donc l’économie à très court terme en coûts fixes qu’il représente. Je reste dubitatif sur l’argument généralement avancé pour justifier le précédent, qui voudrait que cela développe la communication entre des départements qui auparavant ne se causaient pas, favorisant les échanges et l’innovation (en quoi placer un comptable à côté d’un administrateur système peut bien développer l’innovation, cela fait partie de mes doutes, mais admettons). Je suis en tout cas catégorique sur l’aspect de la productivité personnelle, qui est mon cœur de métier : aucune étude relative à la productivité personnelle ne préconise ni ne recommande l’open space comme terreau favorable. Toutes les études de psychologie cognitive le condamnent (le bon sens le laissait supposer, mais notre société a besoin d’études, voyez-vous). Toutes, vous pouvez chercher (je sors de la catégorie "études" celles réalisées par les cabinets qui recommandent l'open space, bien entendu). Mettre quelqu'un dans un environnement favorisant les interruptions aléatoires et à fort niveau de bruit ambiant assassine sa productivité personnelle, quelle que soit l'activité professionnelle concernée. Soyons honnêtes, il y a une exception : les personnes qui ont un travail tellement répétitif qu’il en devient ennuyeux préfèrent l’open space, mais ce sont les seules. Autrement dit, à part ces dernières, les seules personnes qui trouvent un intérêt à l’open space en termes de productivité personnelle sont celles qui ne s’y trouvent pas.
Lors de coachings ou de formations, l’open space revient souvent comme un facteur d’entrave à l’efficacité, après les e-mails et avant les réunions. Au point que dans plusieurs sociétés émerge une tendance assez étonnante. Lors de l’installation d’un open space, il est fréquemment prévu la création de bulles (ou bubbles, c’est plus sautillant en anglais) pour que les collaborateurs puissent téléphoner sans déranger leurs collègues. L’intention est louable. Le problème, c’est que ces bulles sont souvent trop petites pour les « conf’call » et que leur atmosphère confinée rend désagréable le fait d’y rester longtemps. Donc… donc les conf’calls se tiennent dans l’open space (cas vu à plusieurs reprises) ! Et le commercial du bureau en face est obligé d’écouter toute la conversion de l’équipe événementielle, qui ne le concerne pas une demi-seconde, qu’il essaie surtout de ne pas écouter alors qu’il tente de rédiger sa proposition. Et devinez qui on retrouve dans les bulles ? Celui qui cherche un peu de calme pour pouvoir travailler efficacement sans être dérangé par le bruit ou les interactions de ses voisins. Ce détournement du fonctionnement initial de l’open space s'observe un peu partout, il est très répandu. Mais il y a mieux.
Un client que j’accompagne depuis quelques mois se plaignait lors des dernières séances de la difficulté à réserver des salles de réunions. Il semblait que la réunionnite honnie avait de nouveau frappé son entreprise, au point qu’il devenait très difficile de trouver une salle avant trois semaines. Par curiosité, je pris le temps de me promener un peu dans les étages. Effectivement les salles de réunion étaient toutes prises, et bien pleines. Je restais un moment à observer aussi discrètement que possible à travers les vitres et remarquai soudain quelque chose d’étrange : il semblait y avoir assez peu d’interactions entre les participants. Chacun était son sur écran. Un peu trop. Et j’ai compris : ils n’étaient pas en réunion… ils travaillaient !
En croisant au restaurant par la suite certains « participants » que j’avais déjà rencontré dans l’entreprise j’eus confirmation de mon doute : pour échapper à l’open space, plusieurs collaborateurs (d’équipes différentes…) s’étaient entendus entre eux pour louer une salle de réunion et s’y retrouver tous ensemble pour y travailler dans le silence ! La pratique avait ensuite fait tâche d’huile à d’autres personnes, à l’insu du top management mais avec l'assentiment des middle managers qui en étaient d'ailleurs souvent eux-mêmes adeptes. Certains de n’être pas dérangés à moins que ça n’en vaille vraiment la peine, smartphones rangés dans les sacs et sur vibreur, ils venaient de retrouver un oasis de productivité !
J’ai depuis revu ce comportement dans plusieurs autres sociétés, notamment, et ce n'est peut-être pas un hasard, dans celles ne pratiquant pas le télétravail. Quant les collaborateurs ont la possibilité de travailler hors de l'entreprise au moins un jour par semaine, ils me citent tous, sans exception, ce jour là comme le plus productif de la semaine. Le "flexibureau" n'est peut-être pas tant le problème que l'environnement du poste de travail. J'ai déjà mentionné ailleurs cette tendance qui permet à la fois de réduire les mètres carrés des entreprises tout en permettant aux employés de moins souffrir des transports en se rendant dans des tiers lieux plus proches de chez eux.
Pour en revenir au sujet de ce billet, je trouve aussi qu'il est intéressant de remarquer que cette conséquence pour le moins inattendue de l'open space a dégagé empiriquement les règles suivantes :
Je trouve intéressant le fait que la pratique soit née de manière transverse, entre personnes d'équipes différentes, et je veux bien reconnaître que l'open space a favorisé, dans ce cas précis, la créativité dans l'élaboration de la solution ! J'y vois surtout une preuve supplémentaire que les gens savent s'organiser par eux-mêmes pour répondre aux enjeux rencontrés, et cela milite à mon sens pour tous les mouvements qui redistribuent les autorités aux collaborateurs et sortent du schéma pyramidal, en premier lieux desquels l'Holacracy.
Très honnêtement, je ne peux être qu’admiratif devant tant d’ingéniosité. Je serais très heureux et fier d’avoir ces personnes là dans ma société, car en procédant de la sorte, loin de fuir un « vivre-ensemble » imposé principalement par une réduction de coûts, nous avons là l’exemple même de personnes qui veulent faire leur travail le mieux possible, fut-ce en allant à l’encontre des conditions qu’on leur impose. Les gens sont, dans leur immense majorité, responsables, professionnels et compétents. De telles solutions face à l’adversité en sont pour moi la preuve.
Les Liberating Structures nous permettent de facto d’avoir des séances de travail en ligne vraiment productives et satisfaisantes.
Compte-rendu de la conférence Liberating Structures de Seattle 2019, par Frédéric de Verville.
La méthode Getting Things Done permet un incomparable alignement de la raison d'être et des actions d'une personne, d'une équipe ou d'une société. ll suffit d'utiliser les Horizons d'attention d'une manière précise.
La mise en place de la méthode GTD (Getting Things Done) rencontre trois écueils principaux, qui peuvent se surmonter en appliquant un principe directeur et une piste d'actions concrètes.
Les Zones de Responsabilités sont un des Horizons d'Attention majeurs de GTD. Pour autant, ils sont souvent méconnus et sous-utilisés.
Le sujet du jour va concerner l'Holacracy et notamment la réunion de Gouvernance. Cette réunion est celle où les membres d'un même cercle vont travailler collectivement sur la structure de l'organisation. Il se trouve qu'elle est souvent mal vécue au départ à la fois par les participants et souvent par les facilitateurs eux-mêmes. J'aimerais partager aujourd'hui […]
L'avalanche quotidienne de réunions et de courriers électroniques m'empêchent de vraiment mener mes projets à long terme.
Comment est-ce que je peux faire pour avancer sur ce qui compte le plus pour moi sans me laisser happer par ce qui retient trop souvent mon attention ?
Les rapports étroits qui existent entre les méthodes GTD et Holacracy font qu'il est délicat d'être efficace dans la seconde sans pratiquer la première. Par construction.
Partir en vacances pour aller se reposer, c'est bien. Partir l'esprit libre, c'est encore mieux.
Existe t-il des bonnes pratiques permettant de systématiquement au manager de mettre tout son environnement de travail en ordre de manière à partir l'esprit serein sans être inquiété d'une possible mauvaise surprise à son retour ?
Ces bonnes pratiques peuvent être extraites de ce qui s'appelle la Revue Hebdomadaire
Nous voyons ici comment les adapter pour un départ en vacances.
Le concept de la Prochaine Action est fondamental dans GTD et la plupart des gens ont souvent l'impression d'être familiers de la chose. En pratique, c'est une autre histoire.
Les "7 Habitudes" et GTD sont deux méthodologies complémentaires qui s'enrichissent l'une l'autre.
L'open space est une entrave majeure à la productivité des personnes en entreprise. Certaines ont trouvé une parade ingénieuse...
En bon praticien GTD, vous avez une liste de choses que vous aimeriez faire, un jour, peut-être. La fameuse liste « Un Jour / Peut-être » qui porte bien son nom. Comment s'en servir efficacement ?
Il est également possible d’utiliser d’autres méthodes de productivité avec GTD, notamment lorsqu’il s’agit d’aider à la concentration (Pomodoro). C’est ce point qui va nous intéresser aujourd’hui.
La Revue Hebdomadaire est un incontournable de la méthode GTD. C'est également une des habitudes les plus délicates à mettre en place et à conserver dans le temps. Sa durée est souvent invoquée comme le frein principal par les personnes qui s'y mettent.
La réunion de gouvernance, pilier de l'holacratie, permet à chacun d'oeuvrer individuellement au résultat commun.
Holacracy is often critiqued for being inhumane. This is a false statement, in that Holacracy doesn't apply to human relationships. We've been running Holacracy for 2,5 years, here's how it went for us.
La plupart des commentaires à charge contre l'holacratie mentionne un caractère "non humain". Or, les rapports humains n’ont rien à voir avec la façon de travailler ensemble. Voyons pourquoi.
La méthode GTD demande d'identifier clairement la prochaine action et le résultat final de tous nos projets. À cette fin, l'alphabet peut être une analogie efficace.
J'ai toujours été fasciné par le pouvoir des mots. Ils appartiennent à la catégorie de ces choses qui peuvent avoir un impact majeur sous des apparences anodines. De ces choses qu'il semble possible de négliger au motif que "vous voyez ce que je veux dire"... quand finalement on n'est pas sûr de bien voir. C'est […]
Tellement de plaintes entendues chaque jour sur le travail en open space : perte de productivité, de concentration, de créativité, promiscuité non voulue avec certains collègues, épuisement... il est temps de repenser le "modèle"...
J'ai lu un feuillet de Theo Compernolle qui propose un truc pas mal, avec des zones (on commence à voir ça dans certains espaces de co-working) plus ou moins silencieuses, en "flexibureau" (ou open desks). Les gens se déplacent suivant le genre d'activité à laquelle ils souhaitent se livrer vers des coins "agora" (bruyants et vivants, pour communiquer et échanger) ou des coins "bibliothèques" (silence, pas de portable, etc) en passant par des phones booths intermédiaires.